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Le T.G.V. est la et je suis installe,

serre dans mon cahier. Prêt a noircir des pages,

le stylo a la main, et pas loin l'encrier

et je lève le nez. Il pleut sur cette vitre.

On pourrait voir des larmes. Qui ne font que passer

Sur l'issue de secours pour se perdrent enfin

Juste derrière la grille. Celle qui souffle de l'air

Juste la de l'autre cote. Dehors ! A ma portée.

 

Des larmes de tristesse, un dimanche de novembre

Alors que le soir tombe, que le jour part en pluie

Bien plus loin que d'ici et même jusque la bas

Des larmes de solitude qui comptent les minutes.

Et nous restons poses par hasard, sur ce quai

Elles sont belles ces larmes qui débouchent d'en haut

qu'on ne voit pas vraiment qui s’en vont vers en bas

qu'on devine et se cache. Elles sont belles ces larmes,

elles ne font que passer, que glisser, que s'enfuir

que suivre le chemin qu'offre la gravite

ces larmes sont au monde,

le temps

que le monde leur donne

Ces larmes sont des gouttes. Elles passent sous mes yeux

Elles ne sont rien, rien du tout, pour le reste du monde

Elles ne sont que pour moi, que pour me régaler

d’un spectacle qui n'est que la vie qui se donne

et moi pour l'accueillir.

 

Moi qui l'observe et qui me laisse charmer

par le parcours pas tout a fait rectiligne

de ces boules éphémères. Je voudrais tant écrire

la course de celle ci qui descend lentement, 

qui roule et qui se donne  l'attrait de la vitre.

Qui s'arrête soudain comme pour mieux savourer

Ce dont elle est capable, s'accrocher au carreau

S'accrocher a sa vie s'accrocher  a l'espace

 

Et se donner le temps d'être vue de mes yeux

D'être seule sur le verre, de sentir la tension

que sa peau lui accorde et qui lui autorise

cette existence au monde que le monde lui offre

et dont je me remplis les yeux les oreilles et le corps.

Cet instant dure a peine une seconde

Il donne l'impression de durer toute la vie

Et peut être au-delà tellement il est beau.

 

Tellement il me donne envie de continuer

 Vincent Victor dirait : Tu donnes dans l'éphémère !

Dans l'art premier ! Dans le contemporain !

C'est vrai que la vie est un art. J'aime cet art

Quand je prends une seconde pour le considérer !

L’entendre passer, le voir grandir en moi

et sentir cette goutte qui s'accroche a la vie

et qui se fait doubler sans se laisser narguer

par une autre copine, l'amie d'un court instant

le temps de se dire a soi même : Poc !

 

C'est fou ce que cette goutte me donne

Le goût de vivre et de perdre toutes mes illusions

Elle me fait ressentir combien riche est la vie

Combien mince est ma peine Et combien il m'est bon

de contenir des larmes et de tenir mon souffle

pour oublier un peu cette lamentation du coeur

ou bien de mon esprit.

 

 

Quelle force dans cette goutte qui s'accroche a mes yeux

bien plus fort qu'au carreau et qui ne vit pour moi

que parce qu'a cote d'elle il y a d'autres gouttes

qui ne passent qu'en coup d'vent, sans même dire bonjour

sans même s'arrêter, sans même saluer,

un peu lourde au départ elles dévalent leur miroir

d’un seul trait d'un seul. Elles ont disparu

avant même d'exister, a mes yeux ébahis.

Emportant au passage quelques autres qui traînaient

Et qui ne pouvaient pas se faire remarquer.

 

J’aimerais tant te dire  a quel point cette vie

Qui se montre  a la vitre est un cadeau pour moi

Pour toi et pour nous tous. A quel point il est bon

d’essayer

De regarder la pluie devant nous tous les jours

Surtout les jours de pluie

De tristesse

De novembre

 

Il arrive que la vie se transforme

D’un instant de grisaille en un vrai festival

Un ballet du vivant ! La force de ce monde

Qui crie pour un scandale et qui oublie sa forme 

A force de tomber Du pire vers le meilleur

D’hier vers demain . En oubliant de voir.

Le temps passe par-la. Il est riche de tout

Et peut emplir de joie Le gogo comme moi

Qui s'arrête et regarde

J’ai passe un instant A regarder la vie

Contenue dans une goutte, sans regarder ma montre

Sans pouvoir arrêter.

Sans vouloir y penser

 

Juste bon pour remplir

Mes poumons de cet air

Qui roulait par ici

Juste a ce moment la.

 

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